Irrésistible envie de vous convier à ma dernière balade…
Après un petit marathon avec les étudiants du Diplôme Universitaire de Préparation Mentale 4 jours durant, il me fallait changer de rythme, ralentir mon pas. J’ai choisi un coin de paradis au cœur de la forêt, non loin de Clermont-Ferrand.
La météo imprévisible me faisait
un charmant cadeau. La neige. Peu équipée, je poursuivais ma route, la voiture
n’ayant pas décidé de glisser en dehors de son chemin. Et plus je m’enfonçais,
et plus le blanc gagnait, plus la douceur m’enveloppait, le silence également,
quelque chose de cotonneux…
Arrivée à bon port. Se déposer
comme un flocon. Atterrir. Passer de la chaleur humaine, d’une formidable
équipe pédagogique, de supers étudiants, à la chaleur de l’âtre dans un temps
suspendu. Pesanteur et légèreté se conjuguant merveilleusement.
Le lendemain, prendre son temps.
Puis se lancer, dehors. Découvrir la lumière, le contraste entre la poudre et
l’écorce. De noir et de blanc, d’ombre et de lumière. Le crissement de la neige
à chaque pas, l’air frais sur mon visage quand le reste du corps est au chaud.
La neige dans ma main, souffler pour la voir voler. S’émerveiller comme
l’enfant qui découvre pour la première fois cette étrange matière. Tant de
beauté. Tant de magie. Quand l’eau devient ces cristaux délicats.
Sentir le poids de mon corps quand mon pied s’enfonce jusqu’à rencontrer le sol, l’arrondi d’un caillou, une fine couche d’eau, quelques feuilles broyées…
Chercher son chemin. Sentir son mental s’agiter. Excité mais avec un brin de peur. Impossible de se perdre. Poursuivre. Faire traces. Savoir qu’elles vont disparaître. Se faire oublier.
Quelques notes de musique qui
surgissent et ces mots… "Je pourrais bien brouiller les pistes, changer
cent mille fois de visage, rayer mon nom de toutes les listes et m’effacer du
paysage".
Comme toujours revenir au
sensationnel sensoriel. Fourmillement d’informations, traversée d’émotions,
sentir la vie circuler dans ce moment singulier de la saison. Ralenti. De la
tête au pied, comme grisée par l’air frais. C’est comment l’odeur de la
neige ?
Avancer, le bruit de la fine
pluie neigeuse sur la capuche, la très légère sensation de l’humidité autour de
la cheville. Pour certains, cet environnement est familier. Pour moi, c’est
être en expédition, en pleine découverte. Je ne fréquente pas l’hiver. Nous
faisons, là, connaissance. Je me sens accueillie.Au Japon, le Shinrin Yoku est en vogue… Bain de forêt. Je vous encourage à vous baigner. En forêt, oui, mais aussi en ville, dans un train. Celui qui me ramènera demain à Toulon sera l’occasion d’activer autrement ce sensationnel sensoriel. Un peu de temps présent, mêlé de rêveries, saupoudré d’une lecture intelligente, accueillir les sensations, se laisser aller au sommeil si le corps le réclame…
Ecoute. Emotion. Tout ce qui me
traverse. Tout ce qui passe, agit, me transforme dans la rencontre. Ces mots,
ces instants partagés qui s’incarnent dans les rencontres, ces mots qui restent
de nos lectures et nous invitent au dépassement…
La pesanteur n’existe plus, l’espace n’est plus que corporel et le
corps devient émotion.
Cette phrase a nourri un projet
un peu fou, me permettant de sortir de ma zone de confort et d’inviter les
étudiants du D.U. dont je parlais plus haut à se lancer dans cette formation, à
vivre une transformation, à tenter, essayer… J’ai démarré ce D.U. en m’exposant
devant eux : j’ai dansé devant la projection d’une vidéo que j’ai
construite patiemment l’été dernier… J’y ai mis tout mon cœur, j’ai engagé mon
corps, en toute sincérité, avec authenticité. J’ai eu peur. Présente là encore à
mon corps et mon esprit. Et comme pour emprunter un chemin en forêt sous la
neige, je me suis lancée, joyeusement.
Alors, je vous encourage.
Osez, découvrez, plongez, partagez !