Pas
super active sur les réseaux sociaux, je me fais ainsi régulièrement rappeler à
l’ordre par Facebook qui me dit combien vous êtes esseulés de ne pas me lire…
quoi ? Il en sait plus sur vous que vous-même sur votre état ou votre
désir ? Wow, je suis impressionnée.
Réseaux
sociaux. Vraiment ? Sociaux ? Je ne sais pas. Réseaux entre eux, oui.
Oh cher algorithme qui me facebook, m’instagram, me tweet, me googelise… à
peine je cherche quelque chose que dans la minute qui suit je vois en boucle la
possibilité d’acheter.
Attention.
Attention monétisée. Chère, très chère attention qu’on me pique. Piquée
d’intérêt pour… quoi, quelques images, infos, sans lesquelles je ne pourrais
vivre. Parmi vous. Me faire remarquer…
Collectionner
les "like". Facebook soigne mon ego. Trouver la bonne info, tant pis si déjà
tant partagée. Nourrir mon cerveau. Oui. Conçu pour inlassablement chercher de
l’info. De la fraîche, croustillante, amusante, effrayante, jugeante… et
après ?
Moi,
l’unique, remarquable, remarquée, étalant ma vie sur des langages obscurs qui
me dissèquent, m’analysent, et me logent dans une petite case, comme un jardin
secret où fleuriraient les mêmes plantes que moi. Liens de lianes, de racines
enchantées où l’on se reconnait. Alors, oui. Bien sûr cela fait mouche. Les
grosses ficelles que voilà. Dans l’entre-soi.
Facebook
soigne notre ego. Apaise nos symptômes. 5 minutes, le temps de lâcher et d’y
revenir. Accroc. Il nous veut accroc. Les réseaux sociaux mangent nos cerveaux.
Voilà.
On a beau le savoir, on s’évade dans cet espace indéfini et paradoxalement
clos.
Je
ne vous écrirais pas plus souvent. Je ne partagerais rien en particulier pour
seulement exister sur cet entrelacs virtuel. Non. Je ne veux algorithmer la
question de l’Être. Je résiste…
Soyons
clair. Pas un acte militant. Pure flemme. Comme quoi, prendre le temps, goûter
si amoureusement l’instant est le véritable apaisement. Le luxe dans un monde
qui s’accélère sans savoir où il veut aller vraiment. Ralentir. Arrêter de
lire. Sourire. Fermer l’écran. Regarder simplement ce qui est. Là. Présent.