mercredi 4 avril 2018

Méditation !


Le corps se meut sur le plateau. Il retrouve après ses entraînements, ses répétitions, la chorégraphie. Elle coule dans les veines, est à ce point imprégnée qu’elle peut enfin s’interpréter. Plaisir et liberté.

Je vous parlais de danse. Une énième fois. Je vous « teasait » méditation.

Retrouver son corps dans un même espace, dans une même posture. Voir comment très rapidement, le corps imprime ce rendez-vous. Le bonheur de ce moment que l’on s’accorde. Le pas se ralentit. Le silence s’invite. Le regard se défocalise. Sentir l’air ambiant. S’asseoir tout simplement.

Au réveil. Se préparer. Douche. Vêtements. Traverser le jardin. Gagner la pièce où tous nous nous installons. Attendre l’indication du jour. Je n’ai pas faim. J’ai l’habitude de déjeuner dès le réveil. J’ai craint ce changement. Entendre combien je m’enferme dans une représentation. Liberté. Bouger les lignes en douceur. Corps et mental qui se rencontrent. Vraiment.

Retraite de méditation de pleine conscience, du mercredi 17h au dimanche 14h. Une expérience intensive. Une intense expérience. Coupure digitale. Rupture d’avec les habitudes. Celles que l’on croit nécessaires, celles qui changent, se recréent.

Voilà pourquoi, pour moi, la méditation n’est pas immobilité.


La posture assise, enroulée dans ma couverture, zafu, en tailleur. Pas toujours confortable. Dans le corps, tout un tas de sensations. Le mental lui produit son flot de pensées. Je suis lente. Il me faut du temps pour que quelque chose lâche, s’installe, s’apaise. Repérer ce qui me traverse et revenir, autant de fois que nécessaire à l’instant présent, insaisissable. La respiration comme une alliée. Pas toujours. La respiration témoin de mon état émotionnel, mental, physique. Et je n’aime pas toujours sentir, percevoir ce qu’elle m’indique. Tension. Vagabondage. Après une vingtaine de minutes, je me pose.

Un autre voyage commence. Se rencontrer, dans l’insaisissable présent à peine vécu, déjà disparu, renouvelé sans cesse. Le temps. Ce truc de philo qui tinte à votre oreille : chronos, kairos, aiôn. Quitter le temps de la montre, pour saisir l’occasion d’être dans ce moment mesuré par le ressenti dans une éternité nouvelle…

Être.

Jamais simple.

Aller à sa propre rencontre. Sans se couper du monde.

Et puis marcher. Voir autrement, sentir autrement son pas, son corps dans ce mouvement simple de la marche. Équilibre en permanence retrouvé. Lenteur nécessaire pour vivre pleinement ce qui se déroule. Le pied, chaque articulation, de la cheville, du genou, de la hanche. Balancement du bassin, des bras, mouvement de la tête.

Comme la précision du geste dans la danse…